Effets de lecture. Pour une énergétique de la réception - Modernités 44
ISBN : 979-10-300-0481-6
Nombre de pages : 356
Format : 16 x 24
Date de sortie : 2019/11
L’action de la lecture implique une énergie comprise étymologiquement comme mise en oeuvre voire passage à l’acte
Ce volume 44 de la collection Modernités forme un diptyque avec le volume 42 (Écritures de l’énergie). En effet, ce second volet de notre programme de recherche consacré à l’énergie dans la littérature concerne maintenant l’énergie au niveau de la lecture.
L’action de la lecture, au double sens de l’action effectuée par le lecteur dans sa lecture, et de l’action effectuée par la lecture sur le lecteur, implique une énergie, une energeia comprise étymologiquement comme mise en œuvre voire passage à l’acte. Nous nous pencherons ici sur des textes littéraires qui thématisent ou théorisent ou impliquent ce que nous pouvons appeler une énergétique de la lecture. Quelles nouveautés la modernité littéraire a-t-elle apportées à la lecture et à la réception en termes d’énergie ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Le tournant pragmatique qui s’est développé dans les études littéraires depuis les années 1980 nous a rendus sensibles aux effets éthiques et existentiels des textes dans la vie même des lecteurs. Notre réflexion intégrera aussi les effets historiques et politiques de la littérature des trois derniers siècles : comment la lecture peut-elle entraîner une mise en acte, une mise en action (une energeia) ? Nous nous interrogerons sur l’énergie psychique investie dans l’acte de lecture, sur le statut de l’émotion impliquée dans cette énergie, sur la part de la contrainte du texte et la part de la liberté du lecteur.
La Première Partie de ce volume explore ce que les œuvres littéraires elles-mêmes nous disent de l’énergie de la lecture : nous le verrons notamment avec Diderot, Sade, Schiller, Hugo, Flaubert, Mallarmé, Nietzsche, Proust, Péguy, Sartre, Gracq, Bouvier, Manchette, Quignard, Bergounioux...
La Deuxième Partie aborde la question de l’énergie lorsque la lecture se fait créatrice dans les réécritures, les reprises et les variations : à partir du Lys dans la vallée de Balzac, de Madame Bovary de Flaubert, de l’écriture polémiste de Karl Kraus, du Désert des Tartares de Buzzati, ou des œuvres d’Eileen Chang.
La Troisième Partie développe des perspectives théoriques : sur le tournant pragmatique des théories de la lecture, sur l’énergie dans la perception de l’ironie d’un texte et dans le partage des textes traumatiques, sur les états passionnels intenses dans la lecture, sur l’expérience d’oscillation identitaire du lecteur immergé dans la fiction, sur les apports des sciences cognitives et de la neuronarratologie, sur l’énergie spécifique requise par la lecture du poème, sur l’énergie des lectures poétiques à haute voix, sur le "procédé incitatif" dans la poésie chinoise, et sur les critères de différenciation entre l’énergie de la lecture littéraire et l’énergie de la lecture religieuse (et/ou politique, idéologique).