Automate (L'). Modèle Métaphore Machine Merveille
ISBN : 978-2-86781-650-5
Nombre de pages : 508
Format : 16 x 24
Date de sortie : 2013/01
Bien qu’ils aient disparu dès le XIXe siècle, «les automates de Vaucanson», passés pour ainsi dire en proverbe, tendent à s’imposer comme un modèle du genre.
Le présent volume fait suite au colloque international qui s’est tenu à Grenoble du 19 au 21 mars 2009 à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Jacques Vaucanson (Grenoble, 1709 - Paris, 1782). Bien qu’ils aient disparu dès le XIXe siècle, «les automates de Vaucanson», passés pour ainsi dire en proverbe, tendent à s’imposer comme un modèle du genre. Car ils illustrent exemplairement la complexité d’un objet qui tient concurremment de la science et du spectacle. Nous savons en effet que, conçues comme des «anatomies mouvantes», ces créatures artificielles n’ont pas tant vocation à produire l’illusion du vivant, qu’à en reproduire, aussi exactement que possible, le fonctionnement et les fonctions. Mais s’il n’y a pas lieu de mettre en doute sa volonté de faire oeuvre de savant, Vaucanson n’en est pas moins, nous le savons aussi, un remarquable montreur, il sait l’art d’exhiber ses mécaniques enchantées à la manière d’un bateleur. Il n’est pas aisé, aussi bien, de démêler ce que ses automates doivent à la machine, à la merveille, à l’ambition scientifique qu’ils revendiquent, à la rêverie prométhéenne qui les habite… : parce qu’interfèrent en eux des problématiques et des catégories qui ressortissent à des savoirs distincts (et, le plus souvent, distants), ils illustrent avec une acuité toute particulière la propension très générale de l’automate à brouiller les partages qui nous sont familiers. Tel est l’horizon des travaux rassemblés dans ce livre : en se proposant de décrire les multiples fonctions que ces étranges machines sont susceptibles de remplir – séparément, successivement ou simultanément –, on ne vise pas tant à faire l’anatomie de l’automate qu’à mettre en évidence, au bout du compte, l’interpénétration des discours (scientifique, technologique, esthétique…) auquel il donne prise et, partant, la porosité des frontières qui structurent aujourd’hui le champ de ces discours.