The French Atlantic coastal dunes: a remarkable geodiversity - Article 1
The French Atlantic coastal dunes: a remarkable geodiversity - Article 1

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The French Atlantic coastal dunes: a remarkable geodiversity - Article 1

PRAT (Marie-Claire)

ISBN :
Nombre de pages : 34
Format : 21 x 29,7
Date de sortie : 2015/05

Le littoral atlantique de la France est bordé par un ensemble de massifs dunaires, unique en Europe

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Le littoral atlantique de la France est bordé par un ensemble de massifs dunaires, unique en Europe. Ces dunes représentent un héritage relativement récent à l’échelle des temps géologiques. Si les plus anciennes dunes se sont formées il y a 5 000 ans, la dernière génération peut être datée du Petit Age glaciaire (XVe-XVIIIe siècles). C’est un véritable musée de formes dunaires (dunes paraboliques, barkhanes, grands cordons barkhanoïdes parallèles séparés par des lettes…) et un remarquable stock de sable mis en place par les vents d’ouest. A une échelle plus fine, le modelé de détail est façonné par la dynamique marine ou bien élaboré par le vent sur la dune bordière mais aussi dans l’arrière-dune. Si les dunes sont des formes naturelles d’origine éolienne, elles sont plus ou moins anthropisées. Les dunes antérieures au XIIe siècle ont été boisées naturellement lors de la période, plus chaude, de la fin du Moyen-Âge. Elles étaient utilisées pour le pâturage et la chasse mais à partir du XVe siècle l’avancée des dunes a représenté une menace pour les villages. Aussi, au XIXe siècle, les actions de boisement ont-elles conduit à la fixation d’une partie importante de ces massifs dunaires. Pour protéger les nouveaux boisements, l’homme a favorisé l’édification d’une dune calibrée en arrière de la plage, dune-rempart qui a ensuite évolué sous l’effet des dynamiques naturelles. L’absence d’entretien pendant les deux guerres mondiales a conduit à une détérioration des dunes non boisées d’où les importants travaux réalisés après 1946 (remodelage, plantations). Les recherches sur la dynamique littorale et les dunes ont favorisé l’émergence d’autres fonctions attribuées à la dune côtière : réserve de sable, stocké lors des périodes calmes et redonné ensuite à la plage et à l’avant-plage lors des tempêtes, digue contre la submersion marine. Les dunes offrent par ailleurs des paysages uniques pour une société en quête de sites d’exception tandis que leur haute valeur patrimoniale est retenue au niveau européen. Mais l’aspect géomorphologique est négligé alors qu’il est essentiel pour la géodiversité. La dynamique marine est l’initiatrice de la dynamique éolienne. Le contact plage/dune revêt donc une importante signification géomorphologique, révélatrice de l’évolution du littoral (érosion, stabilité ou accrétion). A la diversité des formes et des processus naturels s’ajoutent les effets des interventions humaines. Cette variété induit d’autres diversités au niveau du paysage et de la végétation et par conséquent des habitats différents pour la faune. S’y ajoutent les facteurs édaphiques et le fonctionnement de la nappe phréatique pour créer une mosaïque paysagère qui multiplie les interfaces donc favorise la biodiversité. La géodiversité représente un élément précieux de notre patrimoine littoral. La cartographie des milieux dunaires pour caractériser les différentes unités et leur dynamique (cartes écodynamiques) représente une aide précieuse pour une gestion qui dépend aussi des attentes de la société. Depuis la fin du XIXe siècle, le développement du tourisme balnéaire s’est traduit par une forte pression sur les milieux dunaires. Les aménagements ont eu souvent pour conséquence une interruption des relations plage/dune avec démaigrissement de la plage en avant des ouvrages, artificialisation voire disparition de la dune littorale. Les cheminements multiples mettent à mal l’écocomplexe dunaire. Les programmes de recherche menés par les universités en partenariat avec l’ONF et le Conservatoire du littoral ont conduit à de nouvelles recommandations, notamment l’acceptation d’un certain degré de mobilité de la dune, et le maintien des échanges plage/dune. Dans le contexte actuel de pénurie sédimentaire, l’étude du bilan au niveau de la cellule sédimentaire est essentielle. L’analyse géomorphologique fournit une aide précieuse dans les décisions de gestion afin de trouver l’équilibre entre une dynamique libre permettant d’avoir des formes évoluées et différenciées favorables à la biodiversité et un contrôle strict pour éviter des évolutions préjudiciables aux installations humaines. Le maintien de la naturalité des dunes littorales non boisées est un gage de résilience. Cette capacité de résilience est dépendante de la largeur du système dans lequel les dunes s’intègrent, de la haute plage à l’arrière-dune. De même, une mosaïque paysagère optimale est garante du maintien de la biodiversité. Mais une trop forte pression anthropique peut la réduire. L’enjeu au XXIe siècle reste donc la conciliation des enjeux de développement économique et d’aménagement avec le maintien des différentes fonctions attribuées aux dunes littorales et la conservation d’une nature patrimonialisée.