Un cas d'école: l'évolution de la Géographie bordelaise depuis 1876 - Article 1
ISBN : 978-2-11-128632-0
Nombre de pages : 26
Format : 21 x 29,7
Date de sortie : Janvier 2012
Partant d’un cas régional, cet article décrit l’évolution de la géographie bordelaise depuis Pierre Foncin (1876), tout en se focalisant sur la période récente et en montrant le divorce entre l’amont naturaliste et l’aval social de la géographie.
Partant d’un cas régional, cet article décrit l’évolution de la géographie bordelaise depuis Pierre Foncin (1876), tout en se focalisant sur la période récente et en montrant le divorce entre l’amont naturaliste et l’aval social de la géographie. L’objectif principal est d’analyser le rôle du contexte géographique et scientifique local et général, les types de comportements, les effets des réformes successives, mais aussi le développement d’une géographie sociale postmoderne, puis hypermoderne en décalage avec la crise socio-écologique qui réclame pourtant un diagnostic géographique et historique global au contact des sciences de la nature et de l’homme. Tous ces indicateurs révèlent les différentes facettes d’un monde scientifique en mutation et désarroi profond qui se calque désormais sur l’économie de marché. Depuis 2000, parmi les multiples facteurs du changement, il y a les restructurations, la course aux financements et aux publications (« publish or perish »), l’hyperspécialisation, la pression de la bibliométrie, d’internet et des TIC (Techniques de l’Information et de la Communication), avec en toile de fond les techniques du management et le diktat des normes conduisant à une bureaucratie aliénante, à une dégradation de l’esprit humaniste et à une banalisation de la souffrance psychologique au travail. Ces signes sont révélateurs d’un monde raccourci et d’une science à œillères contaminée par le «court-termisme», car dominée par l’obsession de la productivité, de la compétition, du chiffre. Face à cette conjonction de pathologies sociales, révélatrices d’une crise des valeurs de la société actuelle, une géographie réunifiée et renouvelée pourrait contribuer à établir utilement de nouveaux diagnostics pertinents à la frontière Nature - Société en partant d’un paradigme extra-scientifique fondé sur l’éthique humaniste et sur la possibilité du « dire vrai » (la parrêsia) par opposition à une neutralité irresponsable face aux enjeux actuels.